Pourquoi

L’Internet pour tous nécessite une vision nationale

Le Canada a été chef de file dans le développement et l’utilisation des nouvelles technologies, la promotion de l’innovation technologique dans ce domaine ainsi que la mise en œuvre de programmes, tel qu’« Un Canada branché», qui ont appuyé l’utilisation des nouvelles technologies. Une étude récente des politiques de télécommunication révèle que « le Canada n’est pas resté à la fine pointe en matière de développement et de déploiement dans les deux domaines clé de la croissance du secteur des télécommunications, la large bande et les technologies sans fil » [1].

Même dans des territoires qui sont bien desservis par les services à large bande ou de connexion sans fil, il y a beaucoup de Canadiennes et de Canadiens incapable de tirer profit des énormes avantages des outils de communication par Internet. Que ce soit pour des raisons économiques, physiques, éducatives ou en lien avec des problématiques sociales, il leur manque les connaissances et les compétences pour les utiliser.

Il est temps de reconnaître qu’au 21e siècle, l’inclusion numérique est une responsabilité nationale et nous avons besoin de mettre en place une stratégie nationale pour y arriver.

Une bonne capacité de large bande à des prix abordables est essentielle pour la croissance économique

Malheureusement, le lieu de résidence est toujours un facteur crucial en matière de connectivité et la croissance économique en dehors des zones urbaines en fait les frais. « En 2005, seulement 58 % des résidents des régions rurales et des petites villes ont accédé à Internet, ce qui est bien inférieur à la moyenne nationale. Cet écart entre les régions rurales et urbaines peut rendre compte de l’interaction d’autres facteurs socioéconomiques ou peut témoigner d’autres effets, notamment de l’accessibilité du service à large bande » [2]. Où est notre stratégie nationale pour réduire ce fossé de connectivité ?

L’accès à Internet haute vitesse révolutionne nos façons de faire des affaires, de participer au gouvernement et de se connecter avec le monde.

L’Internet est devenu une partie essentielle de la vie sociale, économique et politique. Le revenu familial ne devrait pas déterminer qui fait partie ou non de ce monde numérique. « Environ 88% des adultes dont le revenu familial est de 86,000$ ou plus ont utilisé Internet l’année dernière, bien au-dessus de la proportion de 61% chez les adultes vivant dans des ménages dont le revenu est inférieur à 86,000$ [3]». Une enquête d’Industrie Canada a révélé que 56% des personnes qui utilisent les lieux d’accès communautaire ont un revenu annuel familial de 26,000$ ou moins [4]. Sans programmes locaux d’aide, comment ces personnes pourraient-elles participer à cette nouvelle économie ?

L’accès à l’Internet haute vitesse peut connecter des gens et des communautés qui ne le pourraient pas autrement.

Le niveau de scolarité peut être un obstacle majeur à l’utilisation d’Internet. Une enquête de Statistique Canada sur l’utilisation d’Internet révèle que « 80 % des adultes ayant fait au moins certaines études postsecondaires avaient utilisé Internet, comparativement à un peu moins de la moitié (49 %) des adultes moins instruits » [5]. Où est notre plan pour veiller à ce que personne dans ce pays ne soit privé d’accès aux nouveaux outils de communication ?

Nous avons besoin de rétablir le leadership du Canada en matière d’accès à la large bande et d’utilisation de l’Internet.

Autrefois chef de file dans l’accès à Internet, l’OCDE indique en 2007 que le Canada est passé du 2e au 10e rang des nations branchées avec seulement 26,6 abonnés à la haute vitesse pour 100 habitants.

De plus, les programmes communautaires destinés à ceux et celles pour qui l’accès et la connaissance pour utiliser la technologie sont limités sont aux prises avec la diminution incessante du support financier. Des programmes fédéraux, comme le Programme d’accès communautaire (PAC) et l’Initiative Jeunesse du PAC (IJ-PAC), constituent la dorsale d’un réseau national de centres technologiques communautaires qui chaque année aident des millions de personnes à s’approprier les nouvelles technologies dans leur vie. Des 10,000 sites  initialement mis en place, il en demeure moins de 4,000.

Nous avons besoin d’une approche globale et innovante qui apportera des connexions Internet ouvertes, de haute qualité et abordables dans chaque foyer, école, bibliothèque et centres communautaires. Nous avons également besoin de soutien pour des programmes communautaires qui permettent d’outiller à un usage éclairé de ces outils. Un tel projet nécessite la contribution des gouvernements fédéral, provinciaux et locaux, la grande et petite entreprise, les organismes sans but lucratif et les associations de défense des droits, les groupes citoyens et les écoles.

C’est le moment idéal pour se rassembler derrière un message solide:

Nous voulons un Internet pour tous

Références

[1] Groupe d’étude sur le cadre réglementaire des télécommunications. (2006), Rapport final,  Chapitre 1,  Industrie Canada.  http://www.telecomreview.ca/epic/site/tprp-gecrt.nsf/fr/h_rx00054f.html

[2] Statistique Canada. (2007),  « Étude : L’utilisation d’Internet dans les régions rurales et les petites villes du Canada ». Le Quotidien, jeudi 13 septembre 2007. http://www.statcan.ca/Daily/Francais/070913/q070913d.htm. Les plus récentes statistiques disponible ont été collectées dans le cadre le l’Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet de 2004 d’Industrie Canada.

[3] Statististique Canada. (2006), « Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet », Le Quotidien, mardi 15 août 2006. http://www.statcan.ca/Daily/Francais/060815/q060815b.htm

[4] Ekos Research Associates. (2004). Étude d’évaluation du Programme d’accès communautaire (PAC). Industrie Canada. Direction générale de la vérification et de l’évaluation, 16 janvier. http://www.ic.gc.ca/epic/site/ae-ve.nsf/fr/01420f.html


[5]
Statististique Canada. (2006), « Enquête canadienne sur l’utilisation d’Internet », Le Quotidien, mardi 15 août 2006. http://www.statcan.ca/Daily/Francais/060815/q060815b.htm